Une magnifique traversée de la Meije en ce début juin. Les conditions étaient parfaites pour ce magnifique périple. Tout commence par la marche d'approche depuis La Grave. Et oui, malheureusement pour nous, le téléphérique ne fonctionne pas en semaine à cette période-ci! On va donc enchaîner près de 2000 mètres de dénivelé en passant par les Enfetchores pour ce premier jour d'ascension! L'escalade par les Enfetchores se déroule bien, on fait une pause casse-croûte bien méritée avant de monter sur le glacier. La neige est déjà bien ramollie, on s'enfonce, aucun regel à plus de 3000 mètres! Le lendemain, c'est parti pour cette ascension mythique. Les passages d'escalade s’enchaînent, quelques longueurs d'assurage et le plus facile en corde tendue pour optimiser notre horaire. Le jour se lève lorsque nous arrivons à la Dalle Castelnau. Nous constatons que le passage entre la dalle Castelnau et le Dos d'âne a été impacté par l'éboulement de l'été 2018. Nous contournons cette muraille Castelnau sans trop s'y attarder. Suite au passage du Dos d'âne, on poursuit sur le fil de l'éperon (passage avec quelques spits appartenant à la voie d'escalade "l'Horreur du Bide") qui est un peu plus dur et gazeux que le passage de la dalle des Autrichiens. Puis, on franchit le passage du Pas du Chat et on traverse en direction du Glacier Carré pour sortir piolet et crampons! On franchit le glacier Carré, on déchausse crampons et on remet le piolet sur le sac pour faire l'ascension du Grand Pic. Une pause bien méritée au sommet du Grand Pic avant de poursuivre l'ascension par la traversée des arêtes. Encore cinq dents à franchir dont la dernière est le fameux Doigt de Dieu. La course devient encore plus aérienne. On commence par une descente de 3 rappels qui nous mènent à la brèche Zsigmondy. On traverse la brèche par une arête effilée afin de rejoindre le câble qui contourne la première dent. Le contournement consiste à remonter une goulotte qui est glacée lors de notre passage! Le câble n'est pas toujours apparent (pris dans la glace) ce qui complexifie le passage et demande de tirer une longueur. S'ensuit une pause bien méritée au refuge de l'Aigle soit 11h de refuge/refuge! Après avoir mangé au refuge, la météo annonce un temps exécrable pour le lendemain. On décide de descendre dans la foulée soit 2200 mètres de descente depuis le sommet du Doigt de Dieu jusqu'au Pont des Brebis! Et voilà, comme dit Mapy : "c'est un rève qui se réalise"! Je tenais à la féliciter pour son endurance, sa ténacité et sa vaillance. Encore bravo à toi pour avoir pu réaliser cette fabuleuse course! Un beau partage! Et voici son commentaire: Texte de Mapy :
" Çà y est, la météo du début de la semaine semble favorable à notre escapade, à cette étoile qui m’a fait tenir contre vents et marées depuis plusieurs mois. Y’a plus ka!!! Dimanche, coup de fil de Seb: Le téléphérique de la Grave ne fonctionne pas lundi. 2 solutions: Soit on monte de la Bérarde, il faut deux voitures, c’est pas trop écolo, soit on s’enquille un D+ de 2000. Pas bien raisonnable pour être en forme pour la grosse journée du lendemain. Ça demande réflexion.... Mais qui a dit que j’étais raisonnable? Je refuse d’avoir l’âge de mes rides, j’ai encore le cœur et la tête capables de s’enflammer et le jour où je retomberai en enfance, je ne tomberai pas de haut! j’essaierai juste de ne pas retomber dans la mienne! Et puis, Enfetchores, c’est un nom qui sonne bien! Alors, j’ai pas hésité bien longtemps! Et j’ai eu raison: La montée est agréable, les Enfetchores ludiques, le paysage magnifique! Je ne sens pas la fatigue, toute à la réalisation de mon rêve. Pourtant la Montagne souffre du réchauffement! C’est rien de le dire! la descente de la Brèche de la Meije est... merdique! Mais, guidée par Seb, je gère! Il est 14 heures quand nous arrivons au Promontoire. Du temps pour se reposer! Le Dico Impertinent de la Montagne égaie mon après-midi. La Lune Rousse nous éclaire quand nous quittons le refuge le lendemain vers 4 heures, comme une amie, une présence rassurante. Jamais fait d’escalade à la frontale, mais ça le fait bien! J’aurai eu beaucoup de joie à la montée du grand Pic, 900 m de bonheur si on écarte l’épisode du coinceur coincé qui me vaudra une engueulade de Seb. J’aime pas, ça me rend triste, si on écarte l’onglée mémorable que je me suis payée, pas eu la même de tout l’hiver! J’écarte les idées du genre ‘‘ Est-ce que je vais assez vite? ’’ et je me concentre sur les mouvements, la recherche des petits grattons, des solutions.... Et puis la fierté d’arriver au sommet, pas si fatiguée. Heureusement, car la route est encore longue! La suite est ludique, cette succession de Dents, pour terminer au Doigt de Dieu. Encore un!!! Ça grimpe en crampons, moi qui m’en croyais incapable, ça le fait bien! Et puis les descentes sont variées, tantôt en moulinettes, tantôt en rappels, tantôt en désescalade. Des bouts d’arêtes où je ne pétoche pas! Y’aura quand même – car y’en a toujours un – un grand moment: la remontée du couloir-goulotte de 70° est en glace. Alors là, j’aime pas, mais pas du tout! le porcelet qu’on égorge fait certainement moins de bruit! Promis, l’année prochaine, je m’initie à la cascade de glace! Après le Doigt de Dieu et les rappels, nous voici sur le glacier qui mène au refuge de l’Aigle. C’est.... mou! Arrivée vers 16 heures, après une belle course de 12 heures.... Oh, qu’il est mignon ce refuge prometteur d’une belle nuit réparatrice. Je mériterais bien un joli coucher de soleil sur la Meije orientale. Pourquoi on a attendu les deux assiettes de pâtes avant de prendre la météo??? Orages, grêle et vent annoncés dès le début de la matinée. Alors, est-ce que je suis assez reposée pour quitter ce nid douillet et redescendre à Villar d’Arène? Pourquoi pas! On refait les sacs et on descend. Le but, passer les difficultés avant l’arrivée de la nuit. Et ça le fait, une nouvelle fois. Les névés résiduels nous aident bien. On reprend la bonne vieille méthode, Seb en ramasse et moi sur le cul: efficace! Faudra un jour qu’on filme! 3 heures plus tard, on est en bas!!! Il reste à Seb la tâche d’aller récupérer la voiture à la Grave, et comme c’est la journée de toutes les réussites – sauf l’affaire du coinceur coincé – Seb trouve une voiture immédiatement, il n’en passera aucune autre par la suite! "
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Juin 2023
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