Petit séjour en famille dans le Valais en ce mois d'octobre où l'été indien perdure. Les sommets, au dessus de 2800 mètres (en moyenne), sont saupoudrés de neige. Nous partons dans le Val d'Anniviers et plus exactement à Grimentz où se trouve le magnifique lac de barrage de Moiry. Nous partons pour deux jours avec au programme : via ferrata, montée et nuit en refuge à la cabane de Moiry. Puis le lendemain, nous ferons l'ascension d'un sommet. Je rappelle que la cabane de Moiry est un point de départ idéal pour des courses d'alpinisme faciles. Plusieurs sommets s'offrent à nous dont le Pigne de la Lé ou la fameuse traversée des Aiguilles de la Lé notamment. Je voulais une activité courte qui pouvait se grouper avec une montée en refuge afin de profiter pleinement de notre journée. Nous partons avec Louise dans cette originale via ferrata qui m'a interpellé. En effet, celle-ci présente un passage original : un filet dans le vide à remonter afin de terminer la via ferrata. Louise n'a pas eu d'appréhension, bien au contraire et même si je faisais bouger ce fameux filet! Arrivés en haut, nous descendons en un rappel en fil d'araignée de 50 mètres. Une passerelle suspendue et nous rejoignons le reste de la famille au parking du barrage. Petite pause casse-croute bien méritée, nous préparons nos sacs et partons pour le refuge. Il s'agit de la cabane de Moiry située à 2826 mètres soit 500 mètres de dénivelé à effectuer. La cabane étant non gardée, les sacs sont un peu plus remplis par le repas du soir, le petit déjeuné et le pique nique (à répartir sur trois sacs car Nino part toujours light!) ! L'arrivée à la cabane s'agrémente d'un paysage grandiose. Nous profitons du soleil encore quelques instants pour admirer le glacier de Moiry et ses sommets environnants. Après un bon repas et une bonne nuit, nous repartons au petit matin pour le col du Pigne à 3137 mètres. Au col, Louise devance Claire et Nino. Au vu des conditions de neige, nous choisissons de poursuivre notre ascension vers l'Aiguille de la Lé à 3178 mètres. Nous attaquons l'arête en mixte. La neige rend la course un peu plus technique. L'escalade est facile et ne dépasse pas le 3. L'ascension est ludique et les paysages sont grandioses. Nous descendons et retournons au refuge. Avec Louise, nous décidons de descendre par le glacier de Moiry. Le glacier n'est pas quasiment pas recouvert de neige, les crevasses sont bien visibles ce qui facilitent et sécurisent grandement notre déplacement sur le glacier. Nous retrouvons Claire et Nino qui sont descendus par le sentier classique. Nous finissons notre journée à Loeche les bains où nous savourons les bienfaits des eaux chaudes thermales après ces deux jours d'effort.
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Une magnifique traversée de la Meije en ce début juin. Les conditions étaient parfaites pour ce magnifique périple. Tout commence par la marche d'approche depuis La Grave. Et oui, malheureusement pour nous, le téléphérique ne fonctionne pas en semaine à cette période-ci! On va donc enchaîner près de 2000 mètres de dénivelé en passant par les Enfetchores pour ce premier jour d'ascension! L'escalade par les Enfetchores se déroule bien, on fait une pause casse-croûte bien méritée avant de monter sur le glacier. La neige est déjà bien ramollie, on s'enfonce, aucun regel à plus de 3000 mètres! Le lendemain, c'est parti pour cette ascension mythique. Les passages d'escalade s’enchaînent, quelques longueurs d'assurage et le plus facile en corde tendue pour optimiser notre horaire. Le jour se lève lorsque nous arrivons à la Dalle Castelnau. Nous constatons que le passage entre la dalle Castelnau et le Dos d'âne a été impacté par l'éboulement de l'été 2018. Nous contournons cette muraille Castelnau sans trop s'y attarder. Suite au passage du Dos d'âne, on poursuit sur le fil de l'éperon (passage avec quelques spits appartenant à la voie d'escalade "l'Horreur du Bide") qui est un peu plus dur et gazeux que le passage de la dalle des Autrichiens. Puis, on franchit le passage du Pas du Chat et on traverse en direction du Glacier Carré pour sortir piolet et crampons! On franchit le glacier Carré, on déchausse crampons et on remet le piolet sur le sac pour faire l'ascension du Grand Pic. Une pause bien méritée au sommet du Grand Pic avant de poursuivre l'ascension par la traversée des arêtes. Encore cinq dents à franchir dont la dernière est le fameux Doigt de Dieu. La course devient encore plus aérienne. On commence par une descente de 3 rappels qui nous mènent à la brèche Zsigmondy. On traverse la brèche par une arête effilée afin de rejoindre le câble qui contourne la première dent. Le contournement consiste à remonter une goulotte qui est glacée lors de notre passage! Le câble n'est pas toujours apparent (pris dans la glace) ce qui complexifie le passage et demande de tirer une longueur. S'ensuit une pause bien méritée au refuge de l'Aigle soit 11h de refuge/refuge! Après avoir mangé au refuge, la météo annonce un temps exécrable pour le lendemain. On décide de descendre dans la foulée soit 2200 mètres de descente depuis le sommet du Doigt de Dieu jusqu'au Pont des Brebis! Et voilà, comme dit Mapy : "c'est un rève qui se réalise"! Je tenais à la féliciter pour son endurance, sa ténacité et sa vaillance. Encore bravo à toi pour avoir pu réaliser cette fabuleuse course! Un beau partage! Et voici son commentaire: Texte de Mapy :
" Çà y est, la météo du début de la semaine semble favorable à notre escapade, à cette étoile qui m’a fait tenir contre vents et marées depuis plusieurs mois. Y’a plus ka!!! Dimanche, coup de fil de Seb: Le téléphérique de la Grave ne fonctionne pas lundi. 2 solutions: Soit on monte de la Bérarde, il faut deux voitures, c’est pas trop écolo, soit on s’enquille un D+ de 2000. Pas bien raisonnable pour être en forme pour la grosse journée du lendemain. Ça demande réflexion.... Mais qui a dit que j’étais raisonnable? Je refuse d’avoir l’âge de mes rides, j’ai encore le cœur et la tête capables de s’enflammer et le jour où je retomberai en enfance, je ne tomberai pas de haut! j’essaierai juste de ne pas retomber dans la mienne! Et puis, Enfetchores, c’est un nom qui sonne bien! Alors, j’ai pas hésité bien longtemps! Et j’ai eu raison: La montée est agréable, les Enfetchores ludiques, le paysage magnifique! Je ne sens pas la fatigue, toute à la réalisation de mon rêve. Pourtant la Montagne souffre du réchauffement! C’est rien de le dire! la descente de la Brèche de la Meije est... merdique! Mais, guidée par Seb, je gère! Il est 14 heures quand nous arrivons au Promontoire. Du temps pour se reposer! Le Dico Impertinent de la Montagne égaie mon après-midi. La Lune Rousse nous éclaire quand nous quittons le refuge le lendemain vers 4 heures, comme une amie, une présence rassurante. Jamais fait d’escalade à la frontale, mais ça le fait bien! J’aurai eu beaucoup de joie à la montée du grand Pic, 900 m de bonheur si on écarte l’épisode du coinceur coincé qui me vaudra une engueulade de Seb. J’aime pas, ça me rend triste, si on écarte l’onglée mémorable que je me suis payée, pas eu la même de tout l’hiver! J’écarte les idées du genre ‘‘ Est-ce que je vais assez vite? ’’ et je me concentre sur les mouvements, la recherche des petits grattons, des solutions.... Et puis la fierté d’arriver au sommet, pas si fatiguée. Heureusement, car la route est encore longue! La suite est ludique, cette succession de Dents, pour terminer au Doigt de Dieu. Encore un!!! Ça grimpe en crampons, moi qui m’en croyais incapable, ça le fait bien! Et puis les descentes sont variées, tantôt en moulinettes, tantôt en rappels, tantôt en désescalade. Des bouts d’arêtes où je ne pétoche pas! Y’aura quand même – car y’en a toujours un – un grand moment: la remontée du couloir-goulotte de 70° est en glace. Alors là, j’aime pas, mais pas du tout! le porcelet qu’on égorge fait certainement moins de bruit! Promis, l’année prochaine, je m’initie à la cascade de glace! Après le Doigt de Dieu et les rappels, nous voici sur le glacier qui mène au refuge de l’Aigle. C’est.... mou! Arrivée vers 16 heures, après une belle course de 12 heures.... Oh, qu’il est mignon ce refuge prometteur d’une belle nuit réparatrice. Je mériterais bien un joli coucher de soleil sur la Meije orientale. Pourquoi on a attendu les deux assiettes de pâtes avant de prendre la météo??? Orages, grêle et vent annoncés dès le début de la matinée. Alors, est-ce que je suis assez reposée pour quitter ce nid douillet et redescendre à Villar d’Arène? Pourquoi pas! On refait les sacs et on descend. Le but, passer les difficultés avant l’arrivée de la nuit. Et ça le fait, une nouvelle fois. Les névés résiduels nous aident bien. On reprend la bonne vieille méthode, Seb en ramasse et moi sur le cul: efficace! Faudra un jour qu’on filme! 3 heures plus tard, on est en bas!!! Il reste à Seb la tâche d’aller récupérer la voiture à la Grave, et comme c’est la journée de toutes les réussites – sauf l’affaire du coinceur coincé – Seb trouve une voiture immédiatement, il n’en passera aucune autre par la suite! " |
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Juin 2023
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